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Quand l'industrie se mobilise face au coronavirus - L'interview de Jérôme Delabre

Dans cette nouvelle rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement des exemples d'exposants qui se sont adaptés rapidement et avec succès à la situation exceptionnelle que le monde vit actuellement. Par leur attitude exemplaire, ils ont permis non seulement à leur activité de résister, mais ils se sont également mis au service de la communauté pour faire de l'industrie une arme essentielle de lutte contre l'épidémie.


Dans le contexte actuel de quête effrénée de masques de protection, intéressons-nous aujourd'hui à l'histoire de l'un d'entre eux qui a su anticiper ce phénomène… et en faire bénéficier le secteur !

 

Les raisons d'une anticipation

 

"Je suis en train de vivre ma deuxième crise du coronavirus", souligne malicieusement Jérôme Delabre, dirigeant des Etablissements Delabre et président du FIMMEF, la Fédération des Industries Mécaniques et Métaux en Feuilles. 


Cet industriel dynamique, très impliqué dans la vie industrielle du pays et de sa région, le Vimeu picard, possède en effet également une activité en Chine. Il a donc vécu à distance, depuis l'Hexagone, la pandémie qui a frappé le foyer du coronavirus et les différentes réponses apportées par les autorités locales dès le mois de janvier. Alors même que la France n'était pas ou très peu touchée, ces dernières avaient en effet imposé aux industriels tout un protocole comprenant notamment un audit rigoureux et systématique des entreprises mené par les autorités sanitaires et imposant diverses mesures de protection du personnel.

 

Pour vivre heureux, vivons masqués

 

Aussi, dès que le virus a fait une apparition, d'abord timide, dans l'Hexagone, a-t-il compris très tôt ce que notre pays s'apprêtait à vivre et par conséquent qu'il lui fallait dès à présent anticiper les futurs développements pour permettre en particulier à ses équipes de continuer à travailler dans des conditions de sécurité optimales. Ce qui nécessitait de prendre en compte la question cruciale, qu'il savait sur le point de se présenter alors qu'elle était sous-évaluée à l'époque, des masques et de leur qualité…


Il a donc immédiatement utilisé les contacts qu'il avait noués en Chine de façon à pouvoir, dès qu'il y a été autorisé, en importer en ayant recours à des fournisseurs reconnus pour leur sérieux. Quand beaucoup en auraient profité pour s'assurer un avantage certain sur la concurrence, Jérôme Delabre a au contraire mis celle-ci au service de ses confrères, notamment au sein du FIMMEF et de sa section de l'UIMM auxquels il a proposé de faire des commandes groupées.

 

La Picarde Connection… ou les ficelles picardes !

 

Les premiers masques sont ainsi arrivés dès le début du mois de mars. Et les résultats sont là. Alors que nombre d'entreprises ont malheureusement dû cesser partiellement ou totalement leur activité, les Etablissements Delabre ont continué à fonctionner à 100%, sans chômage partiel ni rupture de production


Entre temps, alors même que la nécessité du port des masques se faisait jour, ainsi que leur manque évident, le bruit s'est répandu dans le milieu industriel qu'un entrepreneur picard, anticipant le phénomène et fort de son expérience en Chine, avait organisé une filière particulièrement efficace de fourniture de qualité du nouvel or blanc…

 

Aussi les demandes ont-elles commencé à affluer. "Nous nous apprêtons à réceptionner une cargaison de 200 000 masques destinés à une cinquantaine d'entreprises de la métallurgie ou autres, et à atteindre ainsi le million depuis le début de l'épidémie. C'est presque devenu une seconde activité à part entière", souligne-t-il en souriant. 


Un bel exemple d'industrie solidaire !
 

 

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Le 11/05/2020