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En moyenne, chaque foyer français compte 5,5 écrans. Le marché économique est donc énorme - il représente 120 millions de dollars - mais la quasi-totalité des écrans est fabriquée en Asie. Face à ce constat, et alors que l’écran va prendre de plus en plus de place dans nos usages, l’entreprise Aledia se rêve en géant de la future Display Valley, implantée près de Grenoble. Un site énorme où elle est en train de construire son usine de trois bâtiments répartis sur plus de 50.000 m². C’est là que, d’ici un an, elle commencera à produire ses premiers micro-LED 3D qui équiperont les écrans nouvelle génération. Une "technologie de rupture", affirme la direction, qui va permettre de créer des écrans d’un tout nouveau type et même d’en intégrer à des lunettes. Des écrans qui consommeront moins d’énergie et permettront une meilleure qualité d’image.
Pour son usine, Aledia va devoir dépenser plus de 500 millions d’euros. Une somme que l’entreprise doit aller chercher chez des investisseurs étrangers pour pallier la frilosité des banquiers et actionnaires européens qui ne sont pas ou plus habitués à de tels projets. D’autant que la production n’a toujours pas débuté. L’usine commencera à produire d’ici un an et tournera à plein régime à partir de 2025. Pour ce faire, Aledia bénéficie de 5 millions d’euros d’aides de l’État dans le cadre du plan de relance.
Des infrastructures aux financements, c'est donc tout un écosystème à reconstruire. Autre enjeu majeur : la formation. "Vous avez des corps de métiers qui sont aujourd'hui très pauvres", explique Francis Taroni, directeur industriel d’Aledia. C’est le cas de la maintenance par exemple. "On a besoin de chimistes, d’électroniciens, d’opticiens mais ce sont des métiers qui manquent beaucoup aujourd'hui." Pour son usine, l'entreprise va recruter 500 salariés et générer le triple d'emplois indirects. Elle réfléchit donc déjà à créer son propre centre de formation. "On ne peut pas réindustrialiser sans former", conclut le directeur industriel.
Le 28/02/2022