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En plein débat sur la désindustrialisation et la perte de compétitivité du pays, l'exécutif veut prouver les effets positifs du plan France Relance sur les relocalisations d'activités industrielles sur le territoire national. Au total, 782 projets ont été soutenus depuis septembre 2020, ce qui a permis de « créer » ou « conforter » près de 100.000 emplois, a annoncé Bercy ce jeudi, en dévoilant les noms des 72 nouvelles sociétés sélectionnées.
Le gouvernement a entrepris de rapatrier certaines activités ou d'encourager la production en France dans des domaines stratégiques (la santé, l'agroalimentaire, l'électronique, les intrants essentiels de l'industrie et la 5G) au travers de différents dispositifs. Le soutien de ces 782 projets a permis de générer 5,4 milliards d'euros d'investissements productifs, dont 1,6 milliard d'euros de subventions.
En vingt ans, la France a perdu 1 million de postes dans l'industrie. Les emplois qui naîtront grâce au plan France Relance sont largement suspendus à la réussite des projets retenus. Sur les 100.000 emplois brandis ce jeudi, Bercy ne précise pas quelle est la part des emplois réellement créés et celle des emplois sauvés. « Difficile dans ces conditions d'évaluer quel est le coût pour l'État des emplois créés, ce d'autant que ce chiffre inclut probablement aussi des emplois non industriels », observe Patrick Artus, conseiller économique de Natixis. A ce stade, l'exercice serait d'ailleurs prématuré, selon le président de France Industrie, Alexandre Saubot. « Le ratio instantané entre les subventions et les emplois annoncés n'est pas légitime. Il faudra attendre que les projets soient vraiment sortis de terre pour mesurer l'emploi industriel qui a été généré », estime-t-il tout en se réjouissant de constater que « l'envie de faire l'industrie n'a pas disparu.
Le 21/02/2022