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La Commission européenne a proposé de débloquer 43 milliards d'euros en faveur de l'industrie des semi-conducteurs pour réduire sa dépendance envers l'Asie dans ce secteur stratégique qui subit des pénuries. "Nous nous sommes fixé l'objectif d'avoir 20 % du marché mondial en 2030", soit deux fois plus qu'aujourd'hui, a déclaré la présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen. Dans un marché qui devrait lui-même doubler d'ici à 2030, cela signifie une multiplication par quatre de la production de semi-conducteurs sur le territoire européen. L'Union européenne, à la pointe de la recherche sur les puces, a vu sa part de marché chuter ces dernières décennies, à seulement 9 % de la production mondiale, a-t-elle souligné.
Le projet de règlement, qui devra encore être adopté par les pays membres et le Parlement européen, prévoit 11 milliards d'euros de subventions, dont environ la moitié provenant du budget de l'UE et l'autre moitié des États membres, pour financer la recherche dans les technologies les plus innovantes et des lignes pilotes pour préparer leur industrialisation. Pour permettre l'implantation d'usines de très grande taille, Bruxelles autorisera en outre 30 milliards d'euros d'aides publiques des États membres à des industriels du secteur, y compris des groupes étrangers, comme l'américain Intel qui envisage d'investir en Europe. Un fonds de plus de 2 milliards d'euros viendra en soutien des start-up du secteur. Ces financements essentiellement publics devraient entraîner un montant encore plus important d'investissements privés, espère la Commission. Le plan européen rivalise avec celui des États-Unis, qui ont aussi engagé un rapatriement d'activités de production sur leur territoire.
Le 15/02/2022