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Pénurie de main-d’œuvre : plongée dans ces écoles qui forment les ouvriers de demain

À Compiègne, de jeunes décrocheurs apprennent les métiers de l'usinage et de la chaudronnerie dans une école d'un nouveau genre. Un modèle qui se développe de plus en plus. O'Tech, école de production qui a ouvert ses portes en septembre, est un établissement privé d'enseignement technique créé à l'initiative de trois industriels locaux - Poclain Hydraulics, Safran Aerosystems et les Constructions mécaniques de Chamant (CMC) - tous confrontés au même problème : la pénurie de main-d’œuvre. Surtout dans l'usinage et la chaudronnerie, "les deux métiers les plus en tension dans les Hauts-de-France", raconte Olivier Lemaire, secrétaire de l'association École de production sud Oise qui a porté le projet. Une problématique qui traverse tout l'Hexagone : le manque de compétences est aujourd'hui un des freins majeurs à la réindustrialisation, avec 70 000 postes à pourvoir dans l'industrie, et 38% des chefs d'entreprise qui ont du mal à recruter dans ce secteur, selon la Banque de France. 

Mais O'Tech ne répond pas seulement à cet enjeu : même si elle est ouverte à tous, elle s'adresse en particulier aux jeunes décrocheurs, ceux qui ne rentrent pas forcément dans le cadre scolaire classique. "Nous proposons une pédagogie alternative : le "faire pour apprendre"", explique Jean-Hugues Laurent, le directeur d'O'Tech. Au programme, vingt-quatre heures d'atelier par semaine, pendant lesquelles les élèves travaillent directement sur des commandes d'industriels pour être confrontés très vite à une exigence professionnelle. Les heures d'enseignement général sont quant à elles tournées vers des cas concrets : les mathématiques sont ainsi appliquées aux commandes qu'ils ont ensuite à réaliser en atelier. 

À la clef, ces jeunes décrocheront un CAP et un bac professionnel qui devrait leur permettre de trouver facilement un travail dans un métier qui recrute. "En quelques mois, je les ai vus s'épanouir et mûrir : pour certains, c'est la première fois de leur vie qu'ils ont l'impression de réussir", sourit Jean-Hugues Laurent. Même un bras dans le plâtre ne les arrête pas : Baptiste a tout de même enfilé le bleu de travail dans lequel il flotte un peu pour passer la journée dans l'atelier. "Je cherchais un cadre moins scolaire car je n'aimais pas rester assis derrière une table : ici, je suis content de venir l'école, car ce qu'on fait est concret", explique-t-il.

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Le 07/02/2022