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4 janvier 1863 : la conquête du monde en patins à roulettes

Cette semaine, cela fait 159 ans qu'un Américain du nom de James Plimpton a fait breveter une invention, idéale pour retrouver la ligne en ces lendemains de fête, qui allait égayer la vie de plusieurs générations de jeunes et moins jeunes. Il méritait bien une chronique !

 

 

ROULEUR DE MÉCANIQUE

Si James Leonard Plimpton, né à Medfield, Massachusetts, le 14 avril 1828, passe son enfance dans un milieu agricole, il ne se passionne pas moins pour la mécanique, au point de s'aménager un atelier dans une remise de la ferme de son père. A tout juste 16 ans, il devient apprenti dans un modeste atelier d’usinage, avant d'en intégrer rapidement un plus important dans le New-Hampshire où il devient rapidement contremaître tout en poursuivant ses études. A 21 ans, il ouvre avec son frère une entreprise de construction de machines à Westfield, dans le Massachusetts, avant de rapidement déménager à New-York pour s’occuper de la succursale locale de leur société.

De constitution frêle, son médecin lui conseille alors de faire du patin à glace. Pour pallier un problème de chevilles fragiles et limiter les risques de chute, il invente alors un patin à quatre lames, deux à l'avant et deux à l'arrière, semblable à un traîneau miniature, un ressort leur permettant de se mouvoir tout en restant à plat et jamais sur la carre.

Si ce modèle ne rencontre malheureusement pas le succès escompté, il va en être tout autrement de sa version à roulettes…

 

LE VIRAGE DE LA MODERNITÉ

Soyons clair : James Plimpton n'est pas l'inventeur de ce système. Le Belge Jean-Joseph Merlin et le Néerlandais Hans Brickner ont, les premiers et au début du XVIIIème siècle, eu l'idée de fixer des roulettes de bois sous des chaussures. Seul souci : leurs modèles ne permettent pas de prendre des virages... C'est à cette problématique que notre ingénieux mécanicien va apporter une solution.

Désireux en effet de poursuivre son sport en dehors des périodes hivernales, il crée dès 1860 un modèle sur le même principe que sa version sur glace. Quatre roues en buis sont montées sur deux essieux articulés par un ressort en caoutchouc. L’inclinaison latérale des pieds fait converger les essieux et permet ainsi de tourner. Il apportera au fil des années plusieurs améliorations, comme l’ajout d’une bague en bronze à l’intérieur du trou de l’essieu et la mise en place d'un système de lubrification pour limiter l'usure des roues. Si tous ces progrès entraîneront le dépôt de plusieurs brevets, le tout premier date bel et bien de ce 4 janvier 1863. 

 

UN GÉNIE DU MARKETING AVANT L'HEURE

Afin de promouvoir ses "Rocking Skates", en français "patins à bascule", vendus dans un premier temps exclusivement à des propriétaires de patinoires qui les louent à leurs clients, il a l'idée de créer la New York Roller Skating Association et d'ouvrir ses propres "skating rinks". Il dessine ainsi et construit personnellement celui de New-York, situé juste à côté de son magasin. Ciblant plus particulièrement une clientèle riche, il donne à la pratique du patin à roulettes une image noble et distinguée. Des représentants du clergé, de l'armée, du monde politique ou de la presse, des principales organisations américaines du secteur et de la noblesse européenne sont invités et intégrés dans l’association.

Et sa stratégie marche ! L'engouement pour le patin à roulettes déborde rapidement les frontières des Etats-Unis pour gagner l'Europe puis l'Australie. Sa pratique devient à la mode. En 1865, un "skating rink" voit même le jour à Londres et en 1867, ses patins sont présentés à l’exposition universelle de Paris et rapidement importés. Un succès amplifié par leur popularité auprès du public féminin et plus généralement des jeunes gens auxquels ils procurent une nouvelle opportunité de faire la cour…

Cette réussite attire logiquement toute une foule d'investisseurs qui eux-mêmes contribuent à amplifier ce qu'il convient rapidement d'appeler un phénomène ! De nombreux imitateurs tentent également de profiter de la manne. James Plimpton, devenu riche, les poursuivra systématiquement jusqu’à sa mort en 1911.

 

"Il vaut mieux marcher sur une tortue réveillée que sur un patin à roulettes endormi."– François Cavanna

 

ÇA S'EST AUSSI PASSE CETTE SEMAINE :

- 3 janvier (1851) : première expérience du pendule de Foucault dans la cave du physicien français Léon Foucault
- 3 janvier (2009) : lancement du Bitcoin
- 3 janvier (2019) : la sonde spatiale chinoise Chang'e 4 devient le premier engin spatial à se poser sur la face cachée de la Lune
- 4 janvier (1958) : Spoutnik 1, premier satellite artificiel de l'histoire, rentre dans l'atmosphère et se désintègre
- 4 janvier (2004) : la première sonde de la mission américaine Mars Exploration Rover se pose sur Mars
- 5 janvier (1933) : début de la construction du pont du Golden Gate à San Francisco
- 6 janvier (1838) : première démonstration du télégraphe par l'Américain Samuel Morse
- 6 janvier (1934) : première ligne ferroviaire électrifiée entre Anvers et Bruxelles
- 7 janvier (1714) : l'Anglais Henry Mill dépose le premier brevet pour une machine à écrire
- 7 janvier (1785) : le Français Jean-Pierre Blanchard et l'Américain John Jeffries traversent la Manche de Douvres à Calais en 2 heures et 25 minutes, à bord d'un ballon gonflé à l'hydrogène
- 7 janvier (1910) : le Français Hubert Latham est le premier pilote d'avion à dépasser les 1 000 mètres d'altitude
- 7 janvier (1922) : première collision aérienne de l'histoire entre deux avions de ligne dans l'Oise
- 7 janvier (1927) : première communication téléphonique internationale entre New York et Londres
- 7 janvier (1971) : création en France d'un ministère de l'Environnement
- 8 janvier 1889 : Herman Hollerith fait breveter la première machine de traitement de données
- 9 janvier (1969) : Iris 50, premier ordinateur français, est présenté au public au cours d'une cérémonie qui marque la naissance effective de l'informatique hexagonal

Le 03/01/2022