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Cette semaine, nous vous tuyautons sur l'histoire d'une chaudière dont le brevet est déposé ce 13 décembre 1827 par un certain Marc Seguin. Un symbole de la révolution industrielle qui allait emporter le siècle. Ouvrons grands les rideaux sur le show d'hier de la chaudière.

UN AIR DE FAMILLE

Dès sa naissance le 20 avril 1786 à Annonay dans une famille de drapiers, le destin de Marc-François Seguin semble placé sous le signe de l'air. Sa mère est en effet une de Montgolfier, faisant ainsi de lui le petit neveu de Joseph et Étienne, les inventeurs des fameux ballons à air chaud. C'est d'ailleurs sous l'influence du premier, également démonstrateur au Conservatoire des Arts et Métiers, qu'il développe un goût marqué pour les sciences lors d'un séjour à Paris.

Aussi, s'il débute sa carrière professionnelle en 1805 dans le commerce de son père, il se fait rapidement connaître pour ses qualités d'ingénieur, de scientifique et d'inventeur. Curieux de nature, il effectue plusieurs voyages en Angleterre et en Suisse, se tient informé des dernières découvertes et s'intéresse particulièrement à la résistance des matériaux. Rêvant de supprimer les bacs qui servent encore à traverser la grande majorité des cours d'eau, il construit ainsi en 1823 sur la Cance, rivière qui baigne son fief d'Annonay, la première passerelle à câbles de fer et se distingue rapidement dans la construction de ponts suspendus.

À POÊLE ET À VAPEUR

Mais c'est l'année suivante, en 1824, qu'il met au point l'invention qui lui vaudra la postérité et dont il déposera le brevet le 12 décembre 1827. Il s'agit en fait plus d'une amélioration que d'une création. La chaudière tubulaire a en fait été inventée plus de quarante ans auparavant par un autre Français, Charles Dallery. A l'origine, l'eau y circulait à l'intérieur de tubes – d'où le nom - chauffés extérieurement par des gaz. Marc Seguin met alors en place un système inverse : c'est l'intérieur de la cinquantaine de "tubes à feu" de petit diamètre qui est chauffé par des gaz de combustion et qui portent l'eau, qui voyage désormais autour d'eux, à ébullition. Ceci augmente considérablement la surface d'échange thermique et par conséquent le rendement.

Il s'empresse en effet de tester son invention sur des bateaux qui naviguent sur le Rhône et sur la locomotive à vapeur qu'il utilise sur le chemin de fer reliant Saint-Étienne à Lyon et qui sera dupliquée à une douzaine d'exemplaires. Les résultats sont édifiants : sa chaudière produit 1 200 kilos de vapeur a l'heure au lieu de 300, ce qui porte la vitesse moyenne de la machine à 30 km/h au lieu de 16.

LA SÈVE DE MONSIEUR SEGUIN

Car les talents multiples de Marc Seguin ne se limitent pas à un seul domaine. Concepteur de bateaux à vapeur, créateur d'une société de halage par la vapeur sur le Rhône, constructeur de ponts suspendus révolutionnaires à la fois très résistants et d'un coût abordable, il se distingue également dans la fabrication de locomotives et est à l'origine de la compagnie de chemin de fer reliant Saint-Etienne à Lyon. Il est aussi considéré comme un pionnier de l'aviation : en observant les volailles de sa basse-cour, il élabore en effet, en 1846, un ancêtre de l'avion qui réussit à s'élever de 15 à 20 centimètres au-dessus du sol et publie en 1866 un "Mémoire sur l'Aviation ou Navigation Aérienne".

Sur le plan privé, l'homme s'est également montré particulièrement prolixe. En deux mariages, il n'engendre pas moins de 19 enfants qui le pleurent à sa mort le 24 avril 1875.

"Il est désormais possible de renverser l'opinion comme un mécanicien de locomotive renverse la vapeur." – Georges Bernanos

ÇA S'EST AUSSI PASSÉ CETTE SEMAINE :

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- 15 décembre (1965) : premier rendez-vous spatial réussi de l'histoire entre les capsules habitées Gemini 6 et Gemini 7
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- 15 décembre (2000) : fermeture définitive de la centrale nucléaire de Tchernobyl
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- 16 décembre (2004) : la sonde Voyager 1 quitte l'héliosphère, devenant ainsi la première création humaine à naviguer au-delà du système solaire
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- 18 décembre (1958) : lancement de SCORE, premier satellite télécom, par les USA
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