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13 août 1826 : vie et mort de René Laennec, l'inventeur du stéthoscope

Que s'est-il passé cette semaine dans l'Histoire de l'industrie ? C'est pour répondre à cette question que Global Industrie vous invite à retrouver, de façon hebdomadaire, un fait marquant qui s'est produit ces jours-ci… en d'autres temps. Revenons aujourd'hui sur la vie – et le décès prématuré, ce 13 août 1826 - d'un docteur français qui a révolutionné la médecine et littéralement donné un second souffle à son industrie.

 

UN HOMME AUX QUALITÉS TANT PROFESSIONNELLES QU'HUMAINES

René Laennec – c'est son nom – est né le 17 février 1781 à Quimper dans une famille bourgeoise, d'un père avocat. Un métier qu'exerçait également son grand-père, qui avait été par ailleurs maire de la célèbre ville du Finistère. René perd malheureusement sa mère très jeune, en 1786, emportée par la tuberculose. Première douloureuse incursion d'une maladie qui marquera toute sa vie…

Son père se révélant incapable de s'occuper de lui, il est confié à son oncle, qui se trouve être professeur et directeur de l'école de médecine de Nantes. Suivant son exemple, il entame des études dans cette discipline dans la Cité des Ducs… avant de la poursuivre dans celle des rois : Paris.

Elève particulièrement brillant, il reçoit en 1802, à tout juste 21 ans, les deux grands prix de médecine et de chirurgie de l’École pratique, avant d'être reçu docteur en 1804. Il s'installe alors à son compte et côtoie dans sa clientèle aussi bien Madame de Staël et Chateaubriand que nombre de nécessiteux. Ce catholique très pieux est en effet réputé tant pour sa charité envers les pauvres que pour ses qualités professionnelles. Et c'est ainsi qu'en 1816, il est nommé à l’hôpital Necker où il s’intéresse plus particulièrement à… la tuberculose.

 

DU BOIS DONT ON FAIT LES INVENTEURS

René Laennec est alors confronté, comme ses confrères, à un problème majeur. L'auscultation des poumons des patients, réalisée en collant l'oreille à même leur torse, se heurte en effet à la barrière des muscles et des os qui atténuent la perception des sons… Un souci auquel il trouve une solution, rapporte la tradition, le 17 février 1816. 
Ce jour-là, en traversant la cour du Louvre, alors en pleins travaux, pour se rendre à l'hôpital, il observe des enfants qui jouent avec des matériaux et des outils laissés sur place par les ouvriers. L'un d'entre eux, à l'aide d'une aiguille, frappe l'extrémité d'une poutre en chêne. Son camarade, situé à l'autre bout, doit deviner le nombre de coups portés en y accolant son oreille. En arrivant à ses consultations, il se trouve en présence d'une jeune patiente de forte corpulence dont la poitrine atténue le bruit du cœur. Se rappelant l'épisode des enfants, il a alors l'idée de se servir d'une liasse de papiers roulés provenant de son cahier d'observation, qu'il emporte toujours avec lui, pour l'apposer sur son torse et ainsi amplifier le son du rythme cardiaque. L'auscultation "médiate" – à l'aide d'un appareil - est née !

 

DES APPLICATIONS AUSSI DIVERSES QUE VARIÉES

René Laennec, qui publie en 1819 son Traité d'auscultation médiate, n'aura de cesse de perfectionner son invention qu'il baptise "stéthoscope". Ce qui signifie littéralement en grec "observation de la poitrine". Il construit plusieurs modèles en bois percé d'un conduit de 6 millimètres de diamètre. Ce modèle sera ensuite amélioré vers 1830 par un certain Pierre Piorry, qui ajoute un adaptateur en ivoire du côté auriculaire. Vers la même époque, un tube flexible relie le pavillon à l'écouteur mais le modèle rigide va encore persister quelques décennies. Le stéthoscope bi-auriculaire, pour les deux oreilles, imaginé dès 1829, ne sera construit qu'en 1851. Loin de se limiter à l'examen des êtres vivants, l'appareil fera également la joie des perceurs de coffre, plombiers, serruriers, mécaniciens et autres démineurs !

L'ingénieux docteur n'aura malheureusement pas le temps de voir toutes ces évolutions. Atteint lui-même de tuberculose, il se retire en son manoir de Kerlouarnec en Ploaré, proche de Douarnenez, où il s'éteint, ce 13 août 1826, à l'âge de 45 ans. Il lègue à son neveu, lui-même médecin, son tout premier stéthoscope qu’il considérait comme "le plus grand héritage de sa vie".

 

"Stéthoscope : croisement improbable entre un casque de walkman et une médaille olympique"– Stéphane Germain

ÇA S'EST AUSSI PASSÉ CETTE SEMAINE :

- 10 août (1903) : accident de métro à Paris, faisant 84 morts
- 10 août (1912) : l'Anglais Frank Mc Lean passe sous le pont de la Tour de Londres avec son hydravion
- 12 août (1848) : mort de l'Anglais George Stephenson, l'un des pères de la locomotive à vapeur
- 12 août (2018) : la NASA lance la sonde Parker, premier observatoire spatial conçu pour atteindre la couronne solaire
- 14 août (1962) : jonction des équipes de forage françaises et italiennes sous le tunnel du Mont-Blanc
 

Le 16/08/2021