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Nous et les machines

Pour Philippe Boyer, directeur relations institutionnelles et innovation à Covivio, si les machines nous demandent sans cesse de prouver notre humanité en cliquant sur des textes ou des images, c’est que ces actions leur permettent de mieux appréhender notre monde pour, au final, s'y faire une place grandissante.

En 2009, Google développa son propre « Captcha » qu'il baptisa « ReCaptcha ». Avec ses milliards de requêtes quotidiennes, l'idée étant de soumettre aux humains des reconnaissances partielles de textes, ce qui permettait ensuite aux machines de Google de « comprendre », puis de numériser des millions de pages de journaux (dont les archives du New York Times) et de livres. Sans même nous en apercevoir, il est quasiment certain que nous avons dû aider les machines de Google à identifier lettres, textes, articles, livres, et partant, des pans entiers de savoirs. En somme, une numérisation réussie à peu de frais... Depuis plus récemment, ces tests destinés à nous distinguer des machines sont utilisés par Google pour l'aider à développer sa technologie de voiture autonome. Grâce à nos identifications d'un feu de signalisation, d'un panneau « stop » ou encore d'un passage piéton, Google emmagasine nos réponses et nourrit ses algorithmes d'intelligence artificielle qui seront embarqués dans les futurs véhicules autonomes.

De cette « data-isation » du monde, dépendra notre état de dépendance grandissante aux algorithmes et autres réseaux neuronaux d'apprentissage, bref, aux intelligences artificielles qui nous entourent. Difficile de résister à cette déferlante sauf à décider de se moquer des machines en leur donnant sciemment des informations erronées.

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Le 26/04/2021