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Que s'est-il passé cette semaine dans l'Histoire de l'industrie ? C'est pour répondre à cette question que Global Industrie vous invite à retrouver, de façon hebdomadaire, un fait historique qui s'est produit ces jours-ci… en d'autres temps. Cette semaine, braquons nos antennes sur le perfectionnement d'une invention qui allait jouer un rôle déterminant lors de la Seconde Guerre mondiale : le radar.
Notre protagoniste du jour, Robert Watson-Watt, est né en Ecosse le 13 avril 1892 dans une famille au lignage prestigieux puisqu'il descend de James Watt, l'inventeur de la machine à vapeur himself ! Après des études brillantes à l'Université de Dundee, il s'y voit offrir un poste d'assistant de recherche et travaille sur la transmission sans fil, la fameuse TSF.
N'ayant pu décrocher un emploi au War Office alors que le premier conflit mondial fait rage, il rejoint en 1915 le Meteorological Office, service météo du Royaume-Uni où il étudie la radiodétection des orages, devenant rapidement un spécialiste incontournable de la recherche dans ce domaine.
Or en 1933, échaudé par l'incapacité des intercepteurs à détecter les gigantesques bombardiers Zeppelin entre 1914 et 1918 et sentant l'horizon s'assombrir avec l'arrivée au pouvoir du chancelier Hitler qui ne tarde pas à lancer la remilitarisation de l'Allemagne, le Ministère de l'Air britannique crée un comité pour la modernisation de la défense aérienne du Royaume-Uni.
Et c'est son président en personne qui vient l'année suivante consulter Robert Watson-Watt sur la prétendue existence d'un "rayon de la mort" fonctionnant aux ondes radio et capable de raser des villes que les nazis prétendent avoir développé. Si le scientifique lui démontre l'impossibilité de ce concept, il lui explique par la même occasion travailler avec son équipe sur "le problème difficile mais plus réel de l'utilisation des ondes radio réfléchies pour la détection et le positionnement de cibles".
L'information ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd et, lorsqu'il envoie, le 12 février 1935, un mémo au Ministère de l'Air sur "la détection et la localisation d'avions par des méthodes radio", ce dernier lui demande immédiatement une démonstration.
C'est ainsi qu'il se retrouve dans le plus grand secret, en compagnie de son assistant et d'un seul membre du comité, ce 26 février à Daventry où ont été placées deux antennes à environ 10 km d'une antenne onde-courte de la BBC. La démonstration est un succès : le signal émis permet en effet de repérer un bombardier à plusieurs occasions.
Dès lors, il obtient le feu vert des plus hauts responsables politiques du pays pour développer ses recherches. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il se montre efficace. Le 2 avril suivant, il obtient un brevet pour son système radar. A la fin de l'année, son équipe est capable de détecter un avion volant à 100 kilomètres et les plans pour cinq stations couvrant l'approche de Londres sont prêts. En 1937, elles sont opérationnelles et une vingtaine d'autres sont commandées. Au début de la Seconde Guerre mondiale, 19 sont construites. Elles seront une cinquantaine à la fin du conflit. Anticipant des bombardements nocturnes, il développe un système de radar embarqué à bord d'un avion. Autant d'outils qui allaient se montrer déterminants pour remporter le Blitz et la célèbre bataille d'Angleterre.
En 1939, Watson-Watt est promu conseiller scientifique des télécommunications au Ministère de l'Air. Il se rend aux États-Unis en 1941 pour lancer le développement radar du pays. Autant de faits d'armes qui lui valent d'être fait chevalier en 1942 et de se voir décerner 50 000 livres en 1952 en reconnaissance de sa contribution. Si on lui attribue souvent à tort l'invention du radar, dont le développement a débuté bien avant lui, ses recherches ont permis au Royaume-Uni d'installer son premier réseau pour la défense, arme décisive dans la victoire finale.
ÇA S'EST AUSSI PASSÉ CETTE SEMAINE :
- 23 février (1440) : Gutenberg réalise sa première démonstration de l'imprimerie
- 25 février (1836) : l'Américain Samuel Colt fait breveter le revolver qui porte son nom
- 25 février (1837) : son compatriote Thomas Davenport reçoit un brevet pour le premier moteur électrique utilisable industriellement
- 25 février (1899) : création officielle de l'entreprise Renault
- 26 février (1949) : un Boeing B50 réalise le premier tour du monde sans escale en 94 heures
- 27 février (1861) : le télégraphe de l'Américain Samuel Morse arrive en France
- 28 février (1834) : inauguration de la première ligne de chemin de fer française reliant Andrézieux à Roanne, soit 64 kilomètres
Le 23/02/2021