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Le passage de témoin entre le patron de Siemens, Joe Kaeser, et son successeur Roland Busch, marque la fin d'un grand conglomérat industriel à l'allemande et son recentrage autour de la mobilité, l'automatisation et le numérique. Après plus de quarante ans chez Siemens, dont sept ans à sa tête, Joe Kaeser quitte mercredi le groupe la tête haute : les résultats présentés lors d'une assemblée générale virtuelle sont meilleurs qu'attendu malgré l'impact du Covid.
Les commandes ont progressé de 15 % et le bénéfice annuel net devrait « se situer entre 5 et 5,5 milliards d'euros », contre 4,2 sur l'année fiscale 2019-2020, prévoit le groupe. Ce résultat, qui rend Joe Kaeser « particulièrement reconnaissant » envers ses équipes, est porté par un dernier trimestre flamboyant. Entre la numérisation de l'industrie chinoise à marche forcée et la remontée de l'automobile, « nous traversons la pandémie en sécurité et livrons un résultat exceptionnel », a résumé Roland Busch.
Après la personnalité de Joe Kaeser, qui affiche ses convictions politiques contre l'extrême droite notamment, le profil « techno » et policé de Roland Busch a déjà commencé à apaiser les esprits. Le nouveau patron qui avait déjà pris la direction opérationnelle depuis octobre compte jouer sur « la force et l'agilité » d'un groupe recentré sur les activités d'automatisation et de logiciels au service de l'industrie. Tournant la page de l'industrie lourde, Siemens se profile désormais en futur champion de « l'industrie 4.0 ».
Le 09/02/2021