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Que s'est-il passé cette semaine dans l'Histoire de l'industrie ? C'est pour répondre à cette question que Global Industrie vous invite à retrouver, de façon hebdomadaire, un fait historique qui s'est produit ces jours-ci… en d'autres temps. Effectuons aujourd'hui un retour de plus de trois quarts de siècle en arrière et penchons-nous sur l'une des grandes conséquences industrielles de la Libération : la nationalisation du groupe Renault.

L'OCCUPATION : HISTOIRE D'EAUX… TROUBLES

L'attitude de Louis Renault durant la Seconde Guerre mondiale fait, de nos jours encore, l'objet d'âpres débats entre les historiens. Lorsqu'elle débute, ils semblent néanmoins s'accorder sur le fait qu'il est un fervent partisan de l'entente franco-allemande. Le 21 février 1935, il rencontre à Berlin, dans le prolongement de sa présence au salon de l'automobile, Adolf Hitler en personne à la chancellerie du Reich. Pacifiste convaincu, il tente de convaincre le Führer que le seul moyen de préserver la paix en Europe est une entente économique entre les deux pays. Il rencontrera de nouveau le dirigeant, plus brièvement, en 1938 et 1939.

En 1940, la France se retrouve occupée par l'armée nazie. Dans un premier temps, les usines Renault se trouvent réquisitionnées pour réparer les chars. Dès l'année suivante, les historiens qui lui sont défavorables prétendent que des camions et des tanks en sortent, à un rythme soutenu, à destination de l'armée d'occupation, au point que de Gaulle demande depuis Londres leur bombardement pour paralyser l’appareil de guerre ennemi. Avec succès puisque les sites du Mans et de Billancourt sont la cible de frappes de la part des Alliés. Les réparations sont prises en charge par le gouvernement de Vichy et, à titre préventif, le groupe entame la construction d'usines souterraines dans d'anciennes carrières de la région parisienne. Les partisans de l'industriel prétendent au contraire qu'il n'aurait pas eu le choix, qu'il n'aurait pas fabriqué ce type d'engins mais se serait borné à les réparer, et qu'il aurait tout fait pour ralentir le rythme des livraisons à l'Occupant.

Bref, vous l'aurez compris, comme beaucoup de dossiers liés à l'Occupation, l'attitude de Louis Renault et de son groupe est soumise à des interprétations aussi opposées qu'enflammées que nous nous garderons bien de prétendre ou même d'essayer de trancher.

UNE NATIONALISATION QUI VA DURER UN DEMI-SIECLE

Quoi qu'il en soit, le pays à peine libéré, un mandat est bel et bien délivré contre l'industriel le 19 septembre 1944 pour "atteinte à la sûreté extérieure de l'État". Le 23 septembre, malade, il se rend libre à la convocation d'un juge qui l'inculpe et le fait aussitôt incarcérer à la prison de Fresnes. Il mourra un mois plus tard, le 24 octobre, à l'âge de 67 ans, dans des circonstances qui font, elles aussi, toujours débat, soit des suites de sa maladie, soit de celles de mauvais traitements, certains prétendant même qu'il aurait été assassiné.

Ses usines sont aussitôt saisies et, ce 16 janvier 1945, trois mois après la mort du charismatique et controversé chef d'entreprise, une ordonnance du Gouvernement provisoire présidé par le général de Gaulle prononce la dissolution de la société et sa nationalisation sous le nom de Régie nationale des usines Renault.

Cette situation va perdurer près d'un demi-siècle, jusqu'au 17 novembre 1994, date à laquelle le groupe est mis en bourse. Mais il faudra attendre juillet 1996 pour voir la part de l'Etat passer en dessous des 50%. 

ÇA S'EST AUSSI PASSE CETTE SEMAINE :

- 11 janvier (1962) : le paquebot France est lancé à Saint-Nazaire en présence du général de Gaulle
- 11 janvier (1968) : la Belgique, les Pays-Bas et la RFA décident de construire en commun un réacteur nucléaire à Karlsruhe
- 11 janvier (2007) : la Chine procède à la destruction d'un de ses satellites au moyen d'un missile
- 12 janvier (1969) : Saint-Gobain est la première grande société à organiser en France une opération portes ouvertes, 120 000 personnes se pressant alors dans ses usines
- 12 janvier (2004) : lancement du Queen Mary 2, construit à Saint-Nazaire
- 13 janvier (1908) : le Français Henri Farman réalise pour la première fois une boucle d'un kilomètre à bord d'un avion
- 13 janvier (1942) : l'Allemand Helmut Schenk fait la première utilisation d'un siège éjectable sur un avion
- 13 janvier (2012) : naufrage du navire de croisière Costa Concordia au large de la Toscane, entraînant la mort de 32 personnes
- 14 janvier (1914) : mise en service de la première chaîne de montage aux usines automobiles Ford
- 14 janvier (1973) : première retransmission par satellite d'un concert, Elvis Presley à Hawaï
- 15 janvier (1999) : l'Allemagne annonce l'abandon planifié du recours à l'énergie nucléaire
- 16 janvier (1969) : deux vaisseaux spatiaux soviétiques Soyouz réussissent le premier amarrage en orbite
- 17 janvier (2000) : à New York, un aveugle recouvre en partie la vue grâce à une caméra miniaturisée reliée à son cerveau par des électrodes