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Les entreprises qui relocalisent la production à l'heure de la crise

Encouragées par l'État, des entreprises décident de rapatrier tout ou partie de leurs productions en France. Trois groupes expliquent en quoi la Covid a conforté leur démarche.

«Il y a des biens et des services qui doivent être placés en dehors du marché (...) nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà, une France, une Europe souveraine », avait déclaré Emmanuel Macron au début du confinement. Pour reconquérir cette souveraineté, l'État a décidé de soutenir les entreprises qui (ré)implantent leur production en France. Le gouvernement y consacre ainsi un milliard d'euros d'aides directes (sur les 100 milliards mobilisés par le plan de relance). Des entreprises n'ont pas attendu ce coup de pouce pour passer à l'acte. La pandémie a conforté et même accéléré leurs décisions.

Un exemple: la Fabrique à histoires de la start-up Lunii qui a fait le choix de relocaliser sa production en France. «Nous avons créé Lunii en 2014 et dès le départ nous souhaitions produire en France mais la réalité nous a rattrapés et nous sommes donc allés en Chine. Mais nous nous étions promis de rapatrier la production sur le territoire dès que possible», avance Igor Krinbarg, cofondateur de Lunii. La start-up a tenu sa promesse. Le groupe qui conçoit des objets qui racontent des histoires aux enfants a relocalisé la fabrication de ses boîtiers en juillet dernier. «Les coûts de production sont un peu plus élevés», confesse toutefois le dirigeant. «Mais ce n'est pas prohibitif: on perd un peu de marge mais cela ne nous a pas empêchés de maintenir le prix pour le consommateur».

Si le coût de la main-d’œuvre est indéniablement plus élevé en France qu'en Chine, Lunii réalise des gains de coûts sur le transport et sur la fiabilité du produit. Par ailleurs, pour s'y retrouver, l'usine de fabrication basée à Bayonne n'a pas les mêmes techniques de production qu'en Chine. «La conception est plus automatisée. Nous sommes passés d'une soixantaine d'opérateurs en Chine à trois équipes de 5 personnes en France», précise le cofondateur.

La start-up reconnaît que ce choix a pris du temps à se concrétiser. Après six ans d'existence et un chiffre d'affaires compris entre 16 et 19 millions d'euros cette année, leur promesse de départ a pu être tenue, non sans difficultés. «On a trouvé une seule usine en France en mesure de concevoir notre boîtier électronique à un coût raisonnable».

 

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Le 19/10/2020